Marahabout Wiki
Advertisement

http://www.itele.fr/sport/video/neymar-heritier-du-roi-pele-86992

_____________________________________

tennis et humour

Multiplier les fragments inédits d'auteurs connus ... c'était le but initial de cet opuscule.

Finalement, je me suis pas mal laissé aller à diverger et il reste peu de pages pour clôturer dans ce sens.

Commençons par un texte inédit de Jacques Ferran qui ne concerne ni le football ni le bridge mais le tennis ; le célèbre juge-arbitre de Roland-Garros, Jacques Dorfmann, avait lancé le coupe Iemetti, pas vraiment un biathlon, mais une agréable décoction de bridge réservée aux clubs de tennis ; notons que les deux Jacques sont tous les deux première série majeure au jeu de bridge ; ci-dessous, le promoteur du Soulier d'or au football n'y parle que de tennis en mettant dans une drôle de situation Monteil, un champion français ayant accepté un défi dans un coin reculé du sous-continent indien : Monteil a bien du mal à se concentrer dès le premier échange, intrigué à la fois par la foule et par son adversaire.

L'ultime fragment, dans un registre plus humoristique, concernera logiquement le jeu de bridge ; je n'indique pas le patronyme de son auteur, pourtant lui aussi connu, car il n'a été diffusé initialement que dans une liste confidentielle consacrée au jeu ; ce délire prétendait répondre à une interrogation quant à la disparition, il y a plus d'un lustre, du Sans-Atout "Comic" dans certaines compétitions. Le début du texte précisait que cette convention, décrite et citée dans le Larousse du Bridge, n'avait jamais gêné personne sauf le partenaire ;-)))

.../...

On tire le service. C'est Monteil qui gagne. Sorte de plainte déchirante mêlée de fureur dans le public. Monteil regarde, écoute, avec ahurissement. Jamais il n'avait éprouvé cela. Il ramasse deux balles, en fait rebondir une, se dirige derrière la ligne. Il se force à ne penser à rien d'autre. Le silence est inhumain, déchirant. Il regarde jusqu'au ciel en lançant sa première balle. Il la frappe bien, mais sans mettre tout son poids. Il sent qu'elle est bonne. En face, son adversaire, farouchement concentré, est presque battu par cette balle, mais il parvient, désespérément, à la renvoyer. Sorte d'immense soupir de la foule.

Monteil est tenté de frapper n'importe comment cette première balle en voyant l'importance que les spectateurs lui attachent. Mais elle est bien pour son coup droit. Il la frappe posément, sereinement. Son adversaire est là, aussi. Il la reprend bien, également, sans appuyer trop, sans prendre de risque. Monteil, à son tour, renvoie, en revers. Même jeu de son adversaire, bien meilleur qu'il ne le pensait. Il continue de bien remettre la balle, comme un bon élève, avec infiniment d'application, de minutie. Il a eu dix fois envie d'en finir en frappant fort.

Monteil est irrité de cet acharnement stupide à vouloir absolument ce premier point. Et puis son goût du tennis bien fait l'emporte. Un champion se manifeste dans ses moindres attitudes. Et puisque son adversaire veut gagner cette balle, lui aussi ! Alors, il s'applique également mais en souriant. Ah ! tu veux cette balle, tu ne l'auras pas ! Puis, au long de l'échange, il ne sourit plus. Il sent qu'autour de lui, dans la foule immense, un drame se noue. Qu'attend-elle, passionnément, penchée sur ce point en litige ?

.../...

Aux États-Unis, c'est le deux Carreaux __multi__ qui est interdit.

Bizarre me direz-vous ? Pas du tout.

Asseyez-vous sagement en cercle autour de moi et Tonton Étienne va vous dévoiler les arcanes de l'Annexe V.

Tous les ans, les légistes du bridge se réunissent chez Drouant £££ et, quand ils ont bien bu, ils pratiquent le rituel sacré consistant à mettre à jour l'Annexe V.

Un premier légiste sort majestueusement 9 cartons (autrefois 10) de la boite à enchère Officielle.

Il s'agit des enchères allant de 1T a 2P (le carton X n'est plus utilisé, je vous raconterai pourquoi tout à l'heure).

Il place ensuite ces cartons faces cachées sur la Table de Sélection.

Un second légiste choisit un des cartons au hasard tandis qu'un troisième tire un dé.

Le carton et le résultat du dé sont alors présentés au chef des légistes, vêtu rituellement, et exclusivement, de sa chaussette gauche et d'un entonnoir.

Si le dé tombe sur 1, l'enchère (indiquée sur le carton) est interdite si elle signifie... (là intervient tout le talent créatif du chef légiste).

Si le dé tombe sur 2, l'ouverture est interdite si elle ne signifie pas...

...

Si le dé tombe sur 5, le chef-légiste est libre d'écrire n'importe quoi, pourvu que ce soit uniquement compréhensible par un autre légiste.

Si le dé tombe sur 6, on interdit tout simplement de sortir ce carton de la boite à enchères (pour l'instant, le cas ne s'est produit qu'une seule et unique fois, et le carton en question concernait justement le X punitif).

Une fois tout ceci fait, il reste une dernière cérémonie à accomplir : un apprenti légiste brûle en effet les cartons d'enchères dans la cheminée et une fumée blanche se répand alors à l'extérieur.

Alors qu'une foule d'arbitres poireautaient place Gaillon £££ voilà que, dès l'apparition de cette fumée blanche quasi-papale, ces exécuteurs de la loi se pourlèchent les babines en imaginant le nombre de __tricheurs__ qu'ils vont pouvoir ainsi attraper tout au long de la saison de compétition.


Allez, bonne nuit maintenant ! Tonton Étienne doit aller interdire l'enchère de 2P faible si elle est effectuée avec plus de 5 cartes à pique.

£££ Ce restaurant de la place Gaillon, au cœur de Paris, non loin de l'Opéra, était fréquenté dans les dernières années de sa vie par Edmond de Goncourt. C'est le 31 octobre 1914 qu'eut lieu la première réunion de l'Académie Goncourt chez Drouant...

... historique sur http://www.academie-goncourt.fr/?article=1229179030

Advertisement